Qui pour succéder à François le petit ?
T.R.G.M. d’Honneur, mon TCF Jean-Charles,
Merci tout d’abord de t’être enfin exprimé et d’avoir répondu à notre appel lancé de ce blog à la veille de l’A.G. du 25 mars. Merci aussi au Myosotis sauvage de faire place à toutes les sensibilités, car seul le dialogue permettra un retour à l’harmonie, et pourra transformer un mal en un bien. Ex tenebris Lux…
Ta ‘‘note au Grand Maître’’, largement raillée ici et là, répond pourtant en de nombreux points à l’attente majoritaire des Frères de la GLNF et de ceux qui s’en sont écartés, du fait que l’obédience ne comptait plus de Grand Maître digne de ce nom, et ne représentait plus la Régularité initiatique qu’ils étaient venus chercher.
Oui, la censure du budget doit être interprétée comme un rejet profond du mode de gouvernance et des choix financiers, de ton successeur.
Alors pourquoi tant de sarcasmes autour de tes propos ?
D’abord du fait de ton retard à te manifester. Tu le dis toi-même, bon nombre de Grands Maîtres Provinciaux et autres Grands Officiers Nationaux, se confient à toi, qui n’osent exprimer leurs réserves au ‘‘Guide’’, de crainte d’attiser sa fureur ! Il était donc du ressort du Conseil d’Administration de constater le dérapage et d’intervenir. Comme tu le notes également, nous avons reçu de nos aînés un message précieux : « humilité et écoute de l’autre ». Celui que tu as successivement désigné pour être ton GMP, ton Assistant, ton Député puis dont tu as porté la candidature à la Grande Maîtrise, est-il cet exemple ? N’aurais-tu pas constaté depuis longtemps son autisme radical, son orgueil démesuré et son intolérance dévastatrice ? Personne ne peut le penser.
Tu ne peux donc raisonnablement t’étonner que ceux qui s’expriment le fasse sous un nom d’emprunt ! Tu sais ce qu’il en coûte de poser, ne serait-ce qu’une question, en ces temps où ‘‘le chef spirituel’’ a déclaré la guerre à tout ce qui pourrait le contrarier, et balaye à coup d’ordonnances toutes les visions, forcément minables, qui ne correspondent pas à ses dessins inspirés.
Concernant les Frères qui sont partis, qui ont quitté la secte pour recouvrer leur liberté, s’ils s’expriment sans se nommer, c’est sans doute par discrétion et défiance du culte de la personne, au profit de la simple libre expression d’idées personnelles ou collectives.
Un autre point montre que tu n’as pas pris la mesure de la réalité humaine des Loges. Les temps sont économiquement difficiles, les foyers se restreignent dans leurs dépenses, les Maçons ont des comptes à rendre à leur compagne. Le prix à payer pour les fastes déployés à Paris ou en Province, comme pour une gestion devenue si tatillonne, envahissante et dispendieuse, les investissements relatifs à l’acquisition et l’aménagement des temples, sans parler de Wagram, tout cela a un coût, même si chaque affaire constitue une réelle opportunité immobilière. Ce poids de la course au nombre et au paraître est difficilement supportable pour beaucoup de Frères ; inadmissible pour leur famille. Ils ont eu l’occasion de le manifester ; ils l’ont fait ; ils doivent être entendus.
Enfin le point essentiel de ta divergence avec le sentiment profond des Frères : après avoir dit avec tout le monde « arrêtons tout ça », de conclure « le Grand Maître ne doit pas démissionner ».
Tout observateur impartial de la situation de l’obédience ne pourrait que constater :
- que l’enregistrement des vociférations ordurières de François Stifani, au cours du SGC du 4 décembre, l’ont totalement et unanimement discrédité par rapport à la fonction de Grand Maître, voire à sa présence en Maçonnerie ;
- que ses prétentions à être considéré comme le « guide spirituel » de la GLNF, lesquelles ne ressortent pas d’une déformation due à un journaliste en mal de scoop mais bien de ses propos personnels aussi clairs qu’incongrus, mènent l’obédience sur les chemins du sectarisme ;
- que ses apparitions successives au sein du paysage politique et médiatique ont colporté dans chaque foyer une image dramatique dont chaque Frère souffre ;
- que sa politique effrénée du nombre se fait au détriment de la qualité des travaux, seule garante de la progression spirituelle des Frères ;
- que son autoritarisme débridé se fait au détriment de la personnalité de ses représentants dans les Provinces, et de l’épanouissement naturel de chaque rite.
Tu reconnais toi-même : « voir ce que l’on voit, me semblait inimaginable il y a quelques mois à peine ». Il importe donc de prendre toute la mesure des choses, si tu ne veux pas refaire le même constat dans peu de temps, et rater à nouveau le coche…
Cela signifie exiger la démission immédiate de celui qui ne peut recoller aucun morceau, mais peut continuer à faire encore de nombreux dégâts !
Tu confies combien il importe d’éviter la destruction de « ce que d’autres ont mis tant d’années à bâtir ». Alors fais ton devoir jusqu’au bout, et tes vœux pourront se réaliser. Demande-toi qui a instauré la violence et le mépris, et qui doit être immédiatement stoppé dans sa dérive. Si les Myosotis ont poussé, c’est qu’un semeur a fertilisé le terreau du refus, de toute son intolérance, son arrogance et sa suffisance.
Tu t’inquiètes aujourd’hui du sort des jeunes Apprentis. Pourquoi ne t’es-tu pas inquiété hier du sort de ceux qui avaient donné de nombreuses années à la GLNF et qui la quittaient par fidélité à leur serment ? Si tu les avais entendus hier, tu ne te préoccuperais pas en ce moment des jours à venir.
Parce que tu n’as que trop tardé, parce que tout le monde a trop accumulé, il importe de trancher. Alors l’affection fraternelle pourra reprendre le dessus, et la discussion remplacer la violence. Alors les erreurs passées pourront servir de garde-fou pour préserver l’avenir, à travers de nouvelles Constitutions. Alors nous reprendrons la construction du Temple, en laissant les mirages de Babel aux présomptueux, imbus de l’énormité de leur ego.
François Ier avait dit « tout est perdu, sauf l’honneur ». François le petit a perdu jusqu’à son honneur. Crains qu’il fasse perdre le leur à tous ceux qui n’auront pas quitté avant peu l’obédience, s’il reste aux commandes et si l’obédience n’est pas réformée à temps.
Qui mettre à sa place ? En attendant des élections régulières, un Frère qui se pare d’Or et d’Azur, au sens auquel l’entend le rituel :
- « Avez-vous vu votre Maître aujourd’hui ?
- Oui, T.V.
- Comment était-il habillé ?
- D’Or et d’Azur.
- Que signifient ces mots ?
- Qu’un Maçon doit conserver la Sagesse au sein des grandeurs dont il peut être revêtu. »
Comme toi, je suis convaincu que nous avons des ‘‘poids lourds’’ à la GLNF, et que l’homme qui saura remettre tout le monde au travail, et s’entourer d’esprit d’ouverture et de fraternité, peut émerger demain sans peine. Si l’horizon est dégagé…