Pourquoi j'ai quitté la GLNF : Arthur
Très Chers Frères,
Le caractère pessimiste de ce message pourrait valoir à celui-ci de ne pas être publié sur ce blog. Mais même en ce cas j'aurais au moins eu le sentiment de libérer ma conscience. Car en définitive je doute qu'il y ait la moindre solution pérenne aux désordres de la GLNF à court ou moyen terme, voire à long terme.
En effet le recrutement intensif pratiqué depuis de nombreuses années a eu pour résultat de structurer la GLNF de quantités d'individus qui sont restés profanes après une initiation de pure forme. Une hiérarchie profane s'est ainsi installée et des ambitions profanes se sont imposées dans notre univers initiatique, privilégiant notamment l'élitisme social et les "affaires". Le mal est maintenant bien trop profond. C'est un cancer d'origine égotique qui s'enracine dans la nature humaine. Autour de soi on observe avec tristesse les soifs d'honneurs et de pouvoirs de pseudo-Frère, certes souvent très fraternels et de surcroît riches d'une culture maçonnique certaine même si elle n'est qu'intellectuelle, mais qui pourtant s'habillent indûment de vertus dans le seul souci secret de progresser dans les grades et fonctions. Le chemin initiatique n'est alors pour eux qu'un parcours vers les sièges les plus en vue à l'Orient. La spiritualité qui devrait être la marque de notre Ordre n'est plus pour eux qu'un alibi dissimulant leurs Orgueil, Egoïsme et Ambition.
Et comme la GNLF constitue la source du recrutement des Hauts Grades, on peut hélas également craindre que ces degrés élevés ne souffrent eux aussi durablement de sournoises métastases. On y retrouve ainsi les mêmes déviances, cependant mieux masquées par des Frères plus évolués, plus habiles dans le "savoir se faire valoir" sans y paraître. Ici les bonnets blancs soulignés d'or des Très Illustres Frères excitent tout autant les appétits que les tabliers bleus chamarrés d'or des Très Respectables Frères, l'idéal étant bien sûr de porter les deux.
Le problème est donc insoluble car tous ces pseudo-Frères ne sont pas du tout prêts à quitter le fromage qui les nourrit, les décors qui les flattent et les Orients où ils peuvent se pavaner. Il faudra énormément de temps pour purger efficacement cette Maçonnerie malsaine.
Pour l'avenir il en résulte alors deux scénarii possibles :
1 / La plupart des Grands Officiers, (et ceux qui espèrent le devenir même s'ils proclament hypocritement le contraire), font l'autruche, jouent les sourds, pratiquent la langue de bois ou un double langage. Le Grand Maître obtient alors sans peine gain de cause dans toutes ses prétentions y compris les plus illégitimes. En ce cas la contestation avorte même si elle est pleinement justifiée. Les Frères les plus sincères démissionnent de guerre lasse. Tout reprend comme avant, en pire.
2 / Ces Frères purs et sincères réussissent à faire valoir tant le droit civil que l'orthodoxie maçonnique et le Grand Maître est contraint enfin de démissionner ainsi que quelques fidèles parmi les plus compromis ou les plus fanatiques. En ce cas, l'importante structure polluée de l'Institution n'ayant cependant pas été assainie, la grande majorité des pseudo-Frères restant en place, aucun changement statutaire ou re-fondation ne saura réellement s'opposer à ce très vite tout recommence comme si rien n'avait été fait. "Chassez le naturel, il revient au galop".
Dans les deux cas il n'y a guère d'espoir. Personnellement, après 30 ans de Maçonnerie et d'enthousiasme à vivre celle-ci, j'ai jeté l'éponge. Ma réflexion a basculé pour la première fois en entendant les vociférations hystériques et scatologiques de notre Grand Maître du 4 décembre 2009. Tout a changé aussi quand j'ai entendu les anathèmes juridico-judiciaires que des Frères désormais ennemis se sont haineusement lancés à la tête. Enfin mon opinion fut scellée lorsque je me suis rendu compte que j'étais environné par ces pseudo-Frères à l'égo hypertrophié, rongés d'ambitions. J'ai réalisé soudain qu'il me serait dorénavant très difficile de regarder dans les yeux un certain nombre d'entre eux. Alors, "je demande à Dieu pardon" et quitte avec douleur ce corps malade car je serais sûrement mort bien avant qu'il ne soit purgé de ses pestilences, malgré toute la bonne volonté des éléments purs qui espèrent encore et dont malgré tout j'admire le courage.
Arthur.