Que la captivité finisse !
Dans chaque village de France, des bénévoles offrent à longueur d’années leur temps et leur conviction, afin que des milliers de jeunes s’ouvrent à l’esprit d’équipe et à l’effort qui transcende. Pour toute récompense, ils trouvent la satisfaction de quelques victoires, du bonheur partagé, de la déception dépassée ; toujours celle du travail accompli. Comment sur de telles bases, la plus puissante fédération sportive de France peut-elle générer autant de gâchis au plus haut niveau ? Comment les institutions peuvent-elles tant s’écarter de leur vocation ?
Une même réponse dans tous les cas de figure : la médiocrité, la suffisance et la corruption morale d’une direction sans âme et sans autre ambition que celle de son autosatisfaction, à travers le goût suave laissé par le brassage des métaux et l’impression de puissance !
Que font les jeunes qui se détournent ainsi du foot ? Ils retrouvent les valeurs sportives dans d’autres disciplines qui ont su préserver leur esprit formateur d’hommes libres, sachant puiser au plus profond de soi-même l’énergie nécessaire à surmonter tout défit, l’humilité qui renforce la capacité d’œuvrer en équipe, la joie qui soude les cœurs.
Que vont faire les Franc-Maçons de la GLNF, obédience dont celui qui se prend toujours pour son ‘‘Grand Maître’’, voire son Chef spirituel, a fait la démonstration la plus complète qu’il n’était ni Franc ni Maçon, mais continue à s’accrocher aux ors du temple, jusqu’à en faire vaciller les colonnes ?
Certains ont fait le choix de rester et lutter de l’intérieur ; d’autres ont préféré ne pas risquer de perdre leur âme dans une spirale destructrice, et sont partis seuls ou par Loges entières. Le Myosotis Libre a défendu chaque voie, espérant que les complicités de l’intérieur et de l’extérieur s’épaulent, se renforcent puis se rejoignent.
Malheureusement, en invectivant : « Démissionner, c’est déserter », certains soit-disant ‘‘rebelles’’ transportent allègrement les miasmes du Chef qu’ils prétendent vouloir écarter, en inscrivant leur nom au même fronton de la pensée unique et de l’intolérance ! Le Myosotis Libre continuera à respecter chaque sensibilité, pourvu qu’elle ne cherche pas à s’imposer par une autre force que celle de la conviction, par une autre autorité que celle de la tradition, par une autre soumission qu’à ceux des décrets de la Providence.
Force est de constater qu’aujourd’hui de nombreux Frères considèrent que la GLNF ne véhicule plus la tradition maçonnique, porteuse de régularité initiatique, qui les avaient amenés à frapper à la porte de telle ou telle R.L. ; force est d’admettre que les élans de Fraternité n’y sont plus que des effets oratoires ; force est de reconnaître que personne n’est en mesure d’arrêter rapidement l’emballement d’une machine à broyer les meilleurs intentions, à collecter des cotisations, à cultiver les seuls ego démesurés.
Nombreux sont ceux qui sont venus en Maçonnerie pour vaincre leurs passions, et qui, sans bruit, décident de ne pas lutter contre les marchands du Temple, ni leur laisser plus longtemps le loisir d’empoisonner leur cheminement. L’alternative : redessiner les fondements de l’Art royal à partir de chaque rite, authentiques remparts de notre Tradition, seuls garants de la pérennité de l’Ordre.
Notre rubrique « Les Chemins de saint Jean » a illustré la fraternité spirituelle qui règne entre les Frères de la GLNF qui sont prêts à visiter les Loges qui ont quitté l’obédience, et les Frères qui composent ces nouvelles Loges libres, respectueuses des « Anciens Devoirs » et des traditions spécifiques de l’Ordre.
Le Franc-Maçon a reçu, depuis sa Réception au grade de Compagnon, toute latitude d’aller d’un chantier à l’autre. C’était le fondement de la liberté du Maçon opératif, avec la transmission du « Mot du Maçon ». Ceux qui utilisent ce droit imprescriptible, dans la conduite de leur chemin initiatique, démontrent qu’ils ont su rendre vivant dans leur esprit les principes qui leur ont été transmis. Sortir de la captivité, prendre son bâton de pèlerin, accepter de renoncer à son confort intellectuel, entreprendre une nouvelle aventure spirituelle, se dépouiller de tout statut fondé sur l’ancienneté, au profit de sa seule progression initiatique, c’est peut-être aussi faire de nouveaux progrès en Maçonnerie…
Ceux qui ont agi ainsi ne sont pas des déserteurs ; de même tous ceux qui restent au sein de la GLNF ne sont pas nécessairement des collaborateurs du Duce, malgré l’image désastreuse que l’obédience donne de la Maçonnerie. Quant à ceux qui ont trouvé refuge en Espagne, en Andorre, au Luxembourg, en Allemagne, en Suisse, en Belgique ou en Grande Bretagne, ils ont permis de faire connaître à l’étranger les déviances proprement françaises de la GLNF, et permettront peut-être demain de voir redessinés les contours de la fraternité universelle.
La Maçonnerie subit une profonde érosion en Angleterre comme aux Etats-Unis ; les obédiences, dites régulières, sombrent dans l’hérésie en France comme en Italie. Pourquoi ne sonnerait pas l’heure d’une profonde remise en question, d’un retour aux fondamentaux, d’un abandon des fausses certitudes et des faux prophètes ?
La reconstruction est à ce prix. Elle ne demande comme moyen que l’Espérance, comme force que la Foi, comme fondement qu’une Chaîne d’Union fraternelle formée à la Gloire du GADL’U.
A très bientôt sur ce chantier, vous tous mes Bien Aimés Frères.
Victor Hugo