Ordre et obédiences, selon Marius Lepage

Publié le par Le Myosotis libre

« Les Loges peuvent exister sans Grandes Loges ou Grands Orients assurant leur fédération. L’inverse n’est pas vrai. Ni Grande Loge ni Grand Orient ne peuvent exister sans les Ateliers dits ‘‘bleus’’ qui en sont la base.

Ainsi se révèle clairement la différence entre l’Ordre et l’obédience.

L’Ordre, - la Franc-Maçonnerie traditionnelle et initiatique – n’a pas d’origine historiquement connue. Pour reprendre l’expression ordinairement employée, il date de ‘’temps immémoriaux’’.

Les obédiences, au contraire, sont des créations récentes… »

 

« Par-delà les morales, - et, trop souvent quelles morales ! – et par-delà les religions, l’Ordre retrouve les racines métaphysiques de la Tradition.

L’Ordre, dans son essence, est métaphysique. Dans sa manifestation, il est traditionnel. »

 

« Quoi qu’il en soit, les quatre Loges, réunies en 1717, décident de former une ‘‘Grande Loge’’.

Je pense, quant à moi, que de ce jour néfaste date le déclin de la Maçonnerie authentiquement traditionnelle. En se donnant des chefs et des Règlements généraux, les Maçons de l’époque ont rejeté la plus belle notion maçonnique qui soit : ‘‘le Maçon libre, dans la Loge libre’’. »

 

Citation tirée par Marius Lepage de l’historien Anglais Bernard Jones, Freamason’s Guide, relative aux autres Loges maçonniques du début du XVIIIe siècle en Angleterre : « Tous les Maçons de ces Loges étaient, - dans tous les sens, - aussi ‘‘réguliers’’ que ceux des quatre vieilles Loges, étant eux-mêmes membres de Loges datant de temps immémoriaux, et par suite ayant le droit naturel de se réunir et de travailler. Chacune des Loges non-affiliées était à elle-même sa propre loi. Tout en reconnaissant comme Frère tout vrai Maçon qui en passait le seuil, elle ne songeait pas à exercer sa juridiction sur quelque autre Loge que ce soit, pas plus qu’à se soumettre à la juridiction de tout autre corps qui aurait émis une telle prétention. »

 

Citation tirée par Marius Lepage de Jean Reyor, Etudes traditionnelles : « Depuis une vingtaine d’années, un fait nouveau s’est produit. Grâce à l’œuvre de René Guénon, un certain nombre de Maçons, en France surtout, ont pris conscience du caractère réel de l’initiation maçonnique et, en même temps, de l’état de dégénérescence dans lequel se trouvent les institutions maçonniques. »

 

Marius Lepage poursuit immédiatement après : « C’est à ceux-là, qui me liront, que s’adressent ces lignes :

A tous ceux qui ont désespéré, je souhaiterais qu’elles redonnent l’espoir.

A tous ceux qui ont douté, je souhaiterais qu’elles redonnent la foi.

A tous ceux qui ont senti la colère monter en eux, je souhaiterais qu’elles redonnent la paix.

A tous ceux qui se sont inclinés en disant ‘‘A quoi bon ?’’, je souhaiterais qu’elles redonnent l’audace.

A tous, je voudrais redire qu’aucun n’est seul, aucun n’est abandonné, quelles que soient les apparences, car l’Ordre veille derrière chacun de nous, nous protège et nous guide.

L’Ordre, qui n’est pas l’obédience ! »

 

« Erreur, qui prétend à faire de l’Ordre le représentant du nombre, comme si le nombre était le droit.

[…] Erreur, qui prétend à faire de l’ancienneté un fondement de l’autorité, comme si l’Ordre n’était pas éternel, échappant par là même aux contingences du temps. Lorsque le nombre de Maçons suffisant est acquis pour que les Travaux rituels puissent être ouverts, une Loge est valablement formée. Elle peut alors se réclamer de la même ancienneté que la plus ancienne Grande Loge produisant des ‘‘documents’’ historiquement irréfutables ! Une Loge ‘‘juste et parfaite’’ est aussi bien et autant l’Ordre que si elle fonctionnait depuis ‘‘des temps immémoriaux’’, car, existant dans l’Esprit de l’Ordre, elle existe elle-même ‘‘en esprit et en vérité’’ de toute éternité. »

 

« Avant de vouloir réformer le monde, il faut réformer les hommes. De ceux qui sont appelés, il faut faire des ‘‘élus’’. C’est le rôle de l’Ordre, et, seul, le travail en Loge permet d’atteindre le but de perfectionnement individuel assigné à l’initié.

Le Maçon libre dans la Loge libre est le seul authentique landmark… »

 

Final avec une citation par Marius Lepage de Magioi, La Voie rationnelle : « Ne t’émeus pas de l’abandon des multitudes ; celui qui possède le flambeau NE MARCHE JAMAIS SEUL. Va tranquille ; tu portes la vérité… ».

 

Marius Lepage, L’Ordre et les obédiences, Dervy 1993.

 

C’est pour toutes les raisons clairement exprimées dans ces propos, et dont l’actualité ne varie pas avec le temps, que Les Loges Libres et Souveraines de saint Jean ont décidé de se rassembler en esprit, sans établir de structure administrative, sans direction nationale mais avec le désir de mettre à la libre disposition des Maçons de tradition une communication régulière tournée vers les Loges susceptibles de les accueillir en Frères. A ces Loges, les blogs Myosotis Libres offrent le moyen de communiquer entre elles, d’organiser des rencontres et un enrichissement mutuel librement décidé par chacune.

Se faire l’écho discret d’une réalité initiatique, prête à accueillir tous ceux « qui possèdent le flambeau » de la Tradition, confirmer que ceux-ci « ne marchent pas seuls », apporter des témoignages authentiques illustrant d’où vient la lumière, briser le monopole que tentent de s’arroger les obédiences, démontrer que la Vérité ne jaillit pas de la coercition, servir l’Ordre et la libre démarche du Cherchant, telle est notre mission.

 

Si vous craignez de vous exprimer par écrit, laissez nous vos coordonnées afin de pouvoir établir un contact direct, et surtout conservez la foi.

 

Les Maçons de saint Jean vous embrassent fraternellement et vous disent à très bientôt.

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