L’heure de savoir dire NON ou l’heure du départ ?
T.R.G.M. d’Honneur, mon TCF Claude, mon TCF Jean-Charles,
Vous avez beaucoup donné de vous-mêmes, de votre énergie, de votre foi, du temps pris à vos proches et à vos loisirs, afin que dans nos Loges règne l’amour fraternel, afin que dans l’obédience s’épanouisse et se transmette la tradition maçonnique héritée de nos pères, afin que dans le monde se répandent un peu plus de tolérance, d’humilité et d’espérance.
Vous avez, comme tout Franc-Maçon, prêté serment de défendre, jusqu’à votre dernier souffle, jusqu’à votre dernière goutte de sang, l’honneur de notre noble institution.
S’il s’agissait de mots sans conséquence, vous ne les auriez pas prononcés sur le Volume de la Loi Sacrée, vous n’auriez pas invoqué avec vos Frères l’aide du GADL’U.
Vous savez désormais qui est l’homme qui se targue du titre de ‘‘Maître à penser’’, alors qu’il est seulement le président contesté de notre association. Vous mesurez à quel point son nom ne peut plus être prononcé sans attirer sur l’obédience l’image repoussante de tout ce que la terre compte de fat, de prétentieux et de nauséabond ; sans envahir notre esprit de tous les relents amassés à travers l’histoire par l’intolérance, l’orgueil et l’inculture. Vous étiez en effet présents lorsqu’il a hurlé, comme un dictateur ivre de rage, contre ceux qui osaient émettre des doutes sur sa gestion, et poser des questions qui ne pouvaient l’embarrasser, que dans la mesure où il avait réellement des choses à cacher.
Vous avez connu des questionnements sur vos propres décisions, vous n’avez jamais envisagé de les refuser, en obligeant le port du tablier en réunion du Souverain Grand Comité ; vous n’avez jamais sorti le croc du boucher pour pendre vos Frères, mêmes frondeurs ; vous avez conservé aux débats la dignité qui sied à la fonction de Grand Maître et à une assemblée maçonnique.
Vous savez donc que l’obédience n’a plus de Grand Maître aujourd’hui. Vous ne pouvez ni ne devez restés sans réagir. Devant une communauté internationale qui vit des jours difficiles et a besoin de messages forts, sachez dire NON.
NON, les Livres sacrés, autour desquels nous sommes assemblés, ne commandent pas de sortir le glaive pour défendre ses idées, mais sa foi, sa connaissance et son exemplarité. Dîtes que celui qui a pris l’épée périra par l’épée.
NON, le livre de nos Constitutions ne donne pas le droit d’invectiver, suspendre, dissoudre ; il invite au « respect d’opinion », au sein d’un « centre permanent d’union fraternelle où règnent une compréhension tolérante et une fructueuse harmonie ». Il invite chaque Frère à « conserver en toute circonstance le calme et l’équilibre indispensables à une parfaite maîtrise de soi » !
NON, notre vocation initiatique ne donne pas le droit à un dirigeant de l’obédience de se comporter en chef de parti, de qualifier ses opposants d’infidèles et d’ériger la haine qu’il leur voue en vertu… car Hiram habite en chacun de nous, et reçoit de nouveaux coups, chaque fois qu’un porteur du Maillet s’arroge le droit de s’en servir, pour satisfaire sa vanité, son ambition personnelle et le délire de ses passions.
NON, le fatalisme n’est pas inscrit dans notre démarche. Nous savons trop bien que « tout ce qu’il faut pour que le mal triomphe, c’est que les braves gens ne fassent rien » ; nous savons que c’est par omission que nous sommes le plus souvent pris en défaut ; nous savons que « l’Art du comportement juste » que nous sommes venu apprendre en Maçonnerie, appèle à réagir lorsque nos valeurs sont menacées. Consciemment ou inconsciemment, peu importe.
NON, la démesure d’un seul, vite soutenu par une cour d’intrigants, ne doit par transformer la construction du Temple en édification de la tour de Babel, et jeter l’image de notre vieille confrérie à la risée d’un monde que nous espérions éclairer, à travers notre école de Sagesse.
Avec tous les Frères qui vous ont lancé de nombreux appels, avec le fonds de votre conscience personnelle qui souffre, avec tous ceux qui se sont exprimés pour manifester leur amour de l’Art Royal mais aussi leur refus de la profanation et de l’imposture, avant qu’ils ne désespèrent et s’en aillent, il est encore temps de dire :
OUI, l’âme du monde que nous voulions rejoindre à travers nos chemins respectifs, sans autre guide que notre Créateur, sans autre voix que celle de notre conscience et l’affection de tous nos Frères, sans autre ambition que celle de nourrir notre cœur et d’éclairer notre esprit, eh bien ! Quelqu’un a marché dessus et menace d’y asseoir son trône, en détruisant le Temple, pour installer son armée de l’ombre et le règne des ténèbres.
OUI, pour pouvoir gouverner, il faut d’abord savoir aimer. Celui que nous avons porté à la présidence de notre association, n’aime plus que l’obéissance servile et l’écho de sa voix. Il ne représente que lui-même, et tout ce que l’Histoire et les mythes rapportent sur les atrocités engendrées par la démesure de l’ego des hommes qui veulent faire l’ange.
OUI, notre Fraternité initiatique est en train de s’égarer dans les chemins dangereux qui la mène vers la secte, et la mette à la merci de son ‘‘chef spirituel’’ et de ses apprentis sorciers.
A l’heure où les Grands Maîtres Provinciaux, pour suivre les consignes de leur gourou, en appèlent à l’arrière banc pour venir lui faire la claque, lors de l’Assemblée Générale du 25 mars ; à l’heure où tous les espoirs de retour à la Règle pourraient s’évanouir, et avec eux la fierté d’être Maçon ; à l’heure où nos outils sont brisés, nos travaux suspendus et où la consternation règne parmi les ouvriers, il est de votre devoir de vous faire entendre.
Il est de votre fonction d’Anciens Grands Maîtres d’écouter l’indignation légitime qui parcoure nos rangs, et de rétablir nos usages bafoués.
En signifiant à votre successeur qu’il n’a pas reçu son Maillet pour frapper et détruire ; qu’il ne porte pas le Compas pour refaire le monde ; que de notre Temple personne ne détient les plans ; que personne ne saurait s’affranchir de la Règle ; enfin que l’heure a sonné, pour qu’il se démette de fonctions qu’il a déshonorées.
Que le GADL’U vous assiste dans cette lourde tâche, et vous éclaire sur l’urgence d’éviter le déchirement de la GLNF et le désarroi de ses Frères.